CONTRE LE MAL ABSOLU
Passionnée par la photographie depuis toujours, le parcours universitaire de Danielle est vaste : diplômée en Esthétique, et en Suicidologie, et docteur en Histoire et civilisations, Danielle Aspis emploie sa grande culture accumulée par ses diverses formations mais également par son goût et par son attrait naturel pour l’Art, à embellir le monde.
Si, pour elle, la photographie humaniste, celle qui place l’Humain au centre de ses préoccupations, est l’une des plus importantes créations du 20ème siècle, elle s’interroge sur l’importance de tout voir et de tout matérialiser par l’image. En effet, ces derniers temps, notre monde connait des cataclysmes provoqués par sa propre main, les guerres ou encore les attentats à grande échelle. Avec la rapidité des réseaux sociaux et la recherche absolue du « Buzz », de l’exclusivité, de l’image la plus choquante qui permettra de se mettre un peu en avant, l’humain se crée des traumatismes, et interagit parfois très négativement, parfois positivement. L’artiste, à travers ses œuvres photographiques, mais également ses thèses et recherches écrites, s’applique à partager sa théorie mais également à l’appliquer à elle-même. Refusant de se laisser aller à la surconsommation d’écran, évitant la télévision et autres dérivées, depuis son adolescence, Danielle développe sa réflexion et sa culture par la lecture, le cinéma, le théâtre, la visite d’expos, la participation à des colloques et conférences. Ces activités, qui suscite chez elle la recherche historique, théorique, et plastique sont trop souvent oubliées à son sens et pourtant elles permettent de « voir » plus loin que les images reçues ou préconçues et souvent ultra et hyper-violentes que notre société s’impose. Ainsi, après les attentats, elle se déplacera pour aider les survivants plutôt que de nourrir son esprit du mal absolu.
Inspirée de ses multiples interrogations, de ses recherches et de sa curiosité artistique qui la pousse dès le primaire à participer à un programme de visites hebdomadaires de musées ou encore à suivre des représentations théâtrales à l’adolescence, et de les photographier un peu plus tard, elle choisit de documenter la vie et transforme les espaces de production, de création et de réception en lieux de recherche esthétiques, délimités par des modalités numériques. Le monde est son espace de création et elle choisit de l’embellir en jouant avec ses images numériques, déstructurant les matières en ajoutant de la couleur, en façonnant les saturations chromatiques ou en faisant varier les formes. Mais elle sait aussi, parfois, revenir à la photographie initiale.
Son objectif est de dépasser l’immédiateté de la vie. C’est, pour elle, ni plus ni moins qu’une question de survie, pour ré-aborder la vie avec optimisme et persévérance. Le réel est trop violent. Comme le peintre avec la peinture, elle se sert des pinceaux et outils numériques pour poétiser l’espace, et retrouver un temps long.
Si l’avènement des réseaux sociaux a permis beaucoup d’améliorations en termes de circulation d’informations et de communication, il a également supprimé la temporalité historique en rendant tout transformable et transportable. Danielle, à travers ses écrits et ses œuvres, nous offre un voyage vers le calme et l’apaisement de nos sens, afin de rendre actuel une spatialité devenue virtuelle, tenue vers un idéal, où la joie et la sérénité se renouvelleraient.
Article de Jennifer Mercier, publié dans le magazine Loft & Décoration, février 2024.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Danielle Aspis, artiste numérique contemporaine et vivante, a choisi de documenter la vie par la théâtralité, en transformant les espaces de production, de création et de réception en lieux de recherche esthétique, délimités par des modalités numériques. Son espace de production est la vie, et tout peut être prétexte à une réflexion innovante qui se matérialise soit sous la forme d’écrits soit sous la forme d’œuvres artistiques originales. Son espace de création est son espace mental, influencé par sa culture théorique et artistique. Son espace de réception est la galerie, les réseaux sociaux et son site internet.
Ses influences sont riches et variées ; dès l’école primaire elle participe à un programme qui propose aux élèves la visite d’un musée, une fois par semaine. Puis, à l’adolescence, elle assiste aux représentations théâtrales mises en scène par Ariane Mnouchkine, et à son retour de son voyage d’étude à Jérusalem, elle devient photographe de plateau en photographiant les mises en scène de Daniel Mesguish (entre autres). Elle s’intéresse aussi à Peter Brook, en assistant à ses représentations, et en lisant ses écrits. Sa recherche sur la couleur vient de sa rencontre avec l’Art abstrait ; elle affectionne particulièrement les œuvres de Karel Appel et de Jackson Pollock. Elle considère aussi la photographie humaniste comme l’une des productions les plus importantes du XXème siècle, tout en en analysant les aspects historiques et théoriques, et en allant au-delà, dans ses travaux personnels, de la problématique et du paradigme du « ça a été ».
Alors, il y a un paradoxe : cela ne veut pas dire qu’elle réfute complètement la technique photographique qui produit le « ça a été », mais elle dépasse cette approche par un travail expérimental et exploratoire en série sur les variations formelles et chromatiques rendues possibles par le logiciel numérique. Ceci pour aboutir à des images dématérialisées, abstraites ou fictionnelles, à l’encontre des pratiques commerciales habituelles, afin de faire vivre un imaginaire façonné par son parcours riche en recherche et en expérience autour de l’Art Photographique et de l’Art Contemporain.
Son travail s’est donc orienté, pendant le confinement, vers l’Art Numérique, qui lui a ouvert de nouveaux territoires, insoupçonnés et presque magiques où les discours classiques peuvent être reconsidérés sous de nouveaux angles. La théâtralité justement, où l’espace devient plus important que la temporalité historique, comme si, avec le numérique, nous étions passés d’une logique de la temporalité historique à une logique de la spatialité. Spatialité souvent virtuelle, où les modalités définissent des limites qui engendrent les productions. Les modalités numériques permettent, par le biais de la technologie, notamment de Photoshop, de tendre vers une poétisation de l’espace et de proposer un embellissement associé à un dialogue sur les enjeux de l’Art d’aujourd’hui. Ceci pose aussi la question de la survivance par l’intermédiaire d’un Art qui se veut singulier pour proposer une vision optimiste dans la persévérance et dans l’Altruisme.
BIOGRAPHIE NARRATIVE
L’art est un espace de jeu qui embellit le monde ou le déconstruit : Danielle Aspis a choisi l’embellissement. Artiste numérique, elle compose avec l’abstrait et le fictionnel, en partant des fonctionnalités étendues du logiciel Photoshop. Sa recherche lui ouvre des territoires insoupçonnés au travers desquels elle documente la vie par la théâtralité.
Danielle Aspis est aussi photographe depuis plus de 30 ans. Elle commence sa carrière en réalisant des reportages de théâtre, puis ses travaux s’orientent vers la pratique en studio (portraits et objets), et l’événementiel. De façon simultanée, elle poursuit ses recherches plastiques et artistiques en exposant ses travaux personnels (Paris, Ile de France, Vichy) et élargit ses connaissances théoriques et historiques par des études universitaires. C’est par cette voie qu’elle construit sa Théorie du Caméléon, en abordant l’image par la théâtralité où l’espace de jeu se décline en trois espaces : l’espace de production, l’espace de création et l’espace d’exposition. Ceux-ci se transforment en lieux de recherche esthétique, délimités par des modalités artistiques.
Titulaire d’une Maîtrise en Sciences et Techniques (1995) et d’un DEA en Esthétique (1998) à Paris VIII, d’un Doctorat en Histoire et Civilisation à l’EHESS (2014) et d’un DU en Suicidologie de l’Université Paris Descartes (2019), Danielle Aspis a étudié tous les aspects de la pratique photographique ; des pratiques artistiques aux pratiques commerciales, en passant par la photographie scientifique pour sa thèse. Forte de ce parcours académique et de terrain, elle se concentre pendant le confinement sur de nouvelles étapes dans ses travaux en créant de l’Art Numérique, et conjointement, elle pose ses réflexions, et ses théories par écrit.
Suicidants, son père était photographe, et sa sœur, journaliste et c’est aussi dans l’affect qu’elle a puisé ses ressources, comme un hommage sans cesse renouvelé, où l’action prend le pas sur la mélancolie. Ainsi, ses recherches en Suicidologie, au terme desquelles elle a écrit trois articles documentés, lui ont permis de s’ouvrir à une problématique sociale de santé publique, en co-créant, avec Simon Aspis, son frère, l’association Esther-Lumière (https://esther-lumiere.com). Elle s’investit autrement dans sa relation à Autrui, en prônant une approche en Art thérapie pour les personnes souffrant de pensées ou de pathologies suicidaires.
Consciente des enjeux de l’Art d’aujourd’hui, Danielle Aspis cherche à renouveler la pensée et la création par des œuvres engagées qui posent la question de la survivance par l’intermédiaire de l’Art. Survivance face aux crises qui aggravent nos désarrois, mais qui ne peuvent être surmontées que par une action dynamique où se mêlent optimisme et persévérance, dans un dialogisme assumé.
DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
2019 : Diplôme d’Université : “Suicidologie: Comprendre, évaluer et prévenir le risque suicidaire chez l’adolescent et l’adulte”.
Faculté de Médecine Paris Descartes, sous la direction de Fabrice Jollant.
2014 : Thèse de doctorat à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Discipline: Histoire et civilisations) sous la direction de Jean Dhombres.
“Méthodologie de l’imagerie scientifique à partir de cas issus de techniques photographiques objectives et un dernier cas contemporain où l’image reprend une liberté. La chronophotographie d’Etienne Jules Marey, la radiologie par les rayons X, l’image photographique détectrice des rayons uraniques et les nanosciences”.
1998 : DEA à l’Université de Paris VIII (UFR Arts, Département Arts Plastiques) sous la direction d’André Rouillé.
“La Théâtralité au sein des oeuvres photographiques contemporaines”.
1995 : Maîtrise des Sciences et des Techniques à l’Université de Paris VIII (UFR Arts, Département image photographique) sous la direction d’André Rouillé.
“L’Oeuvre de David Tartakover n’est-elle qu’une exégèse de l’Histoire?” suivi de “Vers une pratique photographique de l’installation”.
CURRICULUM VITAE
DANIELLE ASPIS, Artiste.
ACTUALITÉS :
Septembre 2023 : Articles: “ADOLESCENTS ET ÉTUDIANTS, SUICIDALITÉ ET ACTIONS DE PRÉVENTION : LE BILAN”, à lire sur le site https://www.esther-lumière.com
Novembre 2023 : Exposition collective par The Art Circle, Paris, 16 au 19 novembre 2023.
2023-2024 : Exposition à la Concept Store Gallery, La Baule, 20 mai au 9 juin 2023, 12 au 25 août 2023, 28 octobre au 17 novembre 2023, 3 au 22 février 2024.
Décembre 2022 : POP UP STORE à l’Hôtel Le grand quartier et au Restaurant Le Solis, dans l’Hôtel Le Renaissance, Paris.
2022 : Version anglaise de mon site artistique, lancement sur la plateforme Métara de NFT, et édition d’un poster.
2021 : Exposition à la Galerie Mona Lisa, Paris.
2020: Lancement du site artistique: https://danielleaspis-artiste.com
2019 : Création de l’Association Esther Lumière: www.esther-lumière.com
PUBLICATIONS :
2021 : Revue Open Eye de la série Shoes, Histoire de famille, 2015-2020.
2020 : Articles: “Suicidalité de l’adolescent à l’étudiant, pour une prévention des risques étendues” et “Prévention du suicide, une priorité de santé publique ” co-écrit avec Simon Aspis, à lire sur le site https://www.esther-lumière.com
2015 : Le Monde Diplomatique: Illustrations de trois articles avec trois huiles sur toiles de la série Enfances, 2005.
1993-1995 : Revue “Le Voyeur”, articles et photographies.
CENTRES D’INTÉRÊTS & ARTISTES PRÉFÉRÉS:
Art numérique, Art Contemporain, Théâtre, Musique, Philosophie, Natation & Karel Appel, Cindy Sherman, William Eugene Smith.
Site Internet : https//danielleaspis-artiste.com
Instagram : danielleaspisartiste
EXPOSITIONS:
2021 : Exposition personnelle à la Galerie Mona Lisa, Paris. 2019 : Exposition collective à la Mairie de Boulogne Billancourt, série Abstraction Désertique, 2019.
2008 : Exposition personnelle, huiles sur toile, Vichy.
2005 & 2007 : Salon des artistes sévriens, Sèvres, peintures à l’huile.
2005 : Restaurant Le Stade, Paris, peintures à l’huile.
1996 : Biennale de la photographie, Herten, Allemagne, photographies de la banalité grands formats. 1994-1995 : Mission Photographique du Conseil Général de Seine Saint Denis, sur le thème Architecture, exposition collective; sculptures photographiques.
1993 : Collectif Image, exposition collective à La Forge Paris, installations photographiques.
1993 : Exposition personnelle à l’INSEAD, Fontainebleau, techniques mixtes.
1992 & 1993 : Fête de la Jeunesse, Paris, photographies.
1992 & 1993 : Salon des Artistes français, Paris, photographies. 1987-1991: Ecole Nationale des Arts et Techniques du Théâtre, Cercle Bernard Lazare, Théâtre Gérard Philippe, Théâtre Renaud Barrault, Paris et Saint Denis, photographies de théâtre.
DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
2019 : Diplôme d’Université, Paris, “Suicidologie : Comprendre, évaluer et prévenir le risque suicidaire chez l’adolescent et l’adulte”, Faculté de Médecine Paris Descartes, sous la direction de Fabrice jollant.
2014 : École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris. Doctorat en Histoire et civilisations, sous la direction de Jean Dhombres : “Méthodologie de l’imagerie scientifique à partir de cas issus de techniques photographiques objectives et un dernier cas contemporain où l’image reprend une liberté. La chronophotographie d’Etienne Jules Marey, la radiologie par les rayons X, l’image photographique détectrice des rayons uraniques et les nanosciences.”
1998 : Université de Paris 8, Saint Denis, DEA Esthétique, Technologies et création artistique, UFR Arts, Département photographie et multimédia sous la direction d’André Rouillé : “La Théâtralité au sein des œuvres photographiques contemporaines”.
1995 : Université de Paris 8, Saint Denis, Maîtrise des Sciences et Techniques, UFR Arts, Département Image Photographique, sous la direction d’André Rouillé : “L’œuvre de David Tartakover n’est-elle qu’une exégèse de l’Histoire ?”, suivi de “Vers une pratique photographique de l’installation”.
LANGUES VIVANTES : Anglais, Hébreu.
Tél : + 33 6 07 16 44 24, Mail : danielleaspis@yahoo.fr
Documenter la vie par la théâtralité en transformant les espaces de production, de création et de réception en lieux de recherche esthétiques, délimités par des modalités artistiques.
Tel-Aviv, Sacana, Série 2, M9, 2023-2023.